L’engagement de Cassandre remonte à ses 14 ans. Sensible aux campagnes sur les OGM, elle apprend par la même occasion à cette époque comment fonctionne notre système d’agriculture intensif.

Elle rejoint alors plusieurs associations et s’investit aussi politiquement lors de ses études. C’est en prenant conscience que beaucoup de choses sont possibles pour prendre soin de l’environnement, qu’elle oriente sa formation dans le développement durable.

Ses premiers boulots, elle les choisit au sein d’entreprises engagées dans la RSE. Aujourd’hui, elle accompagne les collectivités à développer une mobilité durable auprès de leurs habitants.

Tu te dis peut-être à cet instant que « C’est plus facile pour elle, elle a travaillé avec des entreprises qui œuvrent pour le développement durable ». Et pourtant…

Cassandre a la conviction que peu importe l’entreprise, « on peut changer les choses de l’intérieur ». Il suffit de se retrousser les manches.

Car dans son quotidien au bureau, tout n’était pas si vert écolo. Et les dossiers dont elle était en charge mettaient du temps à porter leurs fruits. Pas très valorisant sur le court terme.

« Même si, dans le cœur de ce que je faisais, il y avait du sens, au final dans la façon de faire, il n’y avait pas forcément de mesures mises en place. »

Elle entame alors des recherches pour savoir ce qu’elle peut faire au quotidien, qu’elle partage sur son blog. L’année suivante, elle accueille en plus sur le podcast ceux qui sont passés à l’action, afin de donner de l’inspiration aux autres salariés et montrer que tout est possible.

Des petits gestes à adopter, petits pas après petit pas

Même si vos collègues sont plutôt bienveillants face au changement, il vaut mieux parfois demander pardon que la permission.

C’est ainsi que la première action de Cassandre est d’installer un bac à brouillon près de la photocopieuse, très vite adopté.

D’autres petites actions écolos peuvent ainsi être mises en place, sans qu’il soit nécessaire de demander, parce qu’elles n’impactent pas le fonctionnement de l’entreprise (et participent toutefois à préserver des ressources) : apporter sa gamelle au travail, utiliser des sacs réutilisables, vider sa boîte e-mail régulièrement, éteindre son ordinateur… De nombreux gestes de premier niveau qui améliorent le bilan carbone personnel.

Pour des actions plus importantes, il suffit parfois de quelques conversations à la pause café pour les réaliser. Par exemple, pour l’installation d’un composteur collectif, on va déterminer ensemble l’endroit où l’installer, informer sur ce qui peut y être déposé, et le tour est joué.

Parfois, certains projets ont besoin de plus de réflexion. Cassandre a ainsi proposé l’installation d’un jardin partagé sur le parc industriel de son entreprise. Seulement, beaucoup trop de contraintes sont apparues lors de la réflexion du projet. Dans ces cas-là, tu peux réfléchir à une manière de commencer plus petit, comme d’installer une jardinière avec quelques plants !

Sensibiliser ses collègues

Donner des conseils, parler d’un documentaire, d’une revue, donner ses bonnes adresses… tes échanges au quotidien avec tes collègues sont prétextes à parler d’écologie (au travail ou à la maison).

Et pour aller plus loin, on peut réunir un groupe de collègues motivés pour chercher des idées (là encore, sans forcément demander la permission dans un premier temps). Une fois les actions définies, chiffrées, documentées… on en informe la direction qui sera sûrement très contente de voir que ses salariés sont forces de proposition sur des questions qu’elle n’a pas forcément le temps de gérer, en plus du reste.

Cassandre propose aussi de sensibiliser ses collègues. Elle a, par exemple, donné un atelier de la Fresque du Climat pour ses collègues (ou encore, les ateliers d’Ecofrugal), les aidant à réfléchir à ce qui est possible dans l’entreprise. Une démarche qui doit être basée sur le volontariat, sans forcer les gens à y participer, mais sans n’exclure personne non plus (tu peux avoir de bonnes surprises !).

Parler des freins et des contraintes de chacun est aussi un bon moyen de réfléchir ensemble à des solutions adaptées (tu as d’ailleurs plus d’infos dans cet article sur comment sensibiliser tes collègues).

Aussi, pense à poser les bonnes questions pour susciter réflexion et curiosité. Exemples : « Pourquoi n’achète-t-on pas de matériel reconditionné au lieu d’acheter neuf ?», « Serait-il possible de proposer des repas végétariens ? ».

Peut-être que les personnes autour de toi ne se les sont jamais posées. Tu pourras ainsi proposer des solutions alternatives auxquelles tu auras pensé.

C’est également possible de sensibiliser au-delà de l’entreprise ! Cassandre explique qu’une simple réflexion en interne sur les énergies renouvelables a donné lieu à la constitution d’un groupe de travail avec d’autres entreprises. Un projet qui grandit et prend forme aujourd’hui.

Assume ton image d’écolo !

Tu ne le sais peut-être pas, mais tu influences peut-être plus ton entourage que tu ne le penses. En apportant ta gourde, en discutant d’un événement climatique, en parlant d’un article que tu as lu…

Alors assume ce rôle pleinement ! Lorsque certains collègues se poseront des questions, ils viendront s’adresser directement à toi.

Et, « sentez-vous légitime, foncez. Ne vous demandez pas si c’est votre rôle ou pas. Juste, faites-le. »

Par où pouvons-nous commencer ?

• La mobilité : comment je vais au travail ?

On a vu avec le télétravail déployé en 2020 que le jour annuel de l’épuisement des ressources disponibles (calcul de l’ensemble des ressources que la Terre peut régénérer en un an) s’était reculé de 3 semaines, alors que d’habitude, il avance.

Ceci prouve que les déplacements sont une grande cause du déséquilibre environnemental, et qu’ils sont à repenser.

En région Rhône-Alpes, par exemple, il existe le Challenge mobilité : pendant 1 jour, chacun doit tester un autre type de transport. Un événement est l’occasion d’inciter ses collègues à l’action de manière conviviale.

• Le numérique : faire durer ses appareils le plus longtemps possible (faire réparer, bien utiliser, acheter du reconditionné) et adopter des éco-gestes digitaux.
• Limiter l’utilisation de papier (qui représente les ¾ des déchets en entreprise avec le carton) et le réutiliser en brouillon.
• Viser le zéro déchet et la sobriété dans nos consommations (énergies, achats…).

Être écolo au boulot : des bénéfices…

• La fierté de faire des choses pour la planète. C’est valorisant en tant qu’humain.
• Redonner du sens à son job.
• Créer du lien avec ses collègues au-delà des tâches de notre emploi. On discute, on échange des idées et on apprend ensemble.
• C’est aussi l’occasion de mettre en place de nouveaux projets dont on constate les bénéfices directs.
• Enlever certaines frustrations ! En portant toi-même des actions, tu n’auras plus de raison de te plaindre que ton entreprise ne fait pas ce qu’il faut 😉 Tu retrouveras ainsi une forme de sérénité et de légèreté.

… et des contraintes, comment les dépasser

• Prendre le temps de changer les habitudes : trouver des alternatives demande un temps de réflexion. Mais ce temps que tu perds au début, c’est du temps gagné à l’arrivée, une fois que les habitudes sont mises en place.
  Profite des raccourcis que te donne les blogs, les podcasts, les formations, les syndicats, les associations… en étant conseillé et accompagné dans ta démarche.

• Perdre du confort et des habitudes qu’on aime (mais qui sont polluantes) : à ce sujet, Cassandre prône l’équilibre. On peut sacrifier un peu de confort dans une moindre mesure, tout en restant aligné avec soi-même. Le plus important est de prendre soin de soi.

Cette rencontre t’a inspirée ? Dis-le moi en commentaire !

Si tu souhaites aussi témoigner de ton expérience, contacte-moi à julie@lespritgraine.fr, sur Instagram, Facebook ou LinkedIn 🙂

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