Réduire ses déchets : les bases

Réduire ses déchets : les bases

Chez toi et chez moi, nous pouvons nous rendre facilement compte de la quantité de déchets que nous jetons, grâce au volume de nos sacs et au nombre de fois que nous sortons les poubelles.

Et au travail ?

Selon l’Agence Nationale pour la Transition écologique, les activités économiques françaises ont produit 70 millions de tonnes de déchets en 2017 (hors secteur de la construction, sinon on obtient 224 millions de tonnes). Les ménages, quant à eux, représentent 32 millions de tonnes.

En tant que professionnels, nous avons donc une réelle marge de manœuvre pour réduire les déchets de nos entreprises. D‘autant qu’elles produisent la plupart des déchets dangereux (10,2 millions de tonnes sur 11 millions).

Pour cela, cet article revient sur les bases du zéro déchet, une méthode visant à réduire au maximum ses poubelles.

Zero waste, une methode venue des entreprises, pour les entreprises

Quand je suis entrée dans le monde de l’éco-responsabilité par la porte du zéro déchet, j’ai lu le livre incontournable de Béa Johnson, considérée comme la papesse du ZD. Elle a contribué à répandre cette philosophie de vie très largement dans le monde.

Et je me souviens de ce qu’elle explique au début : elle s’est inspirée de ce qui se faisait dans des entreprises aux États-Unis, et l’a adapté à la vie domestique.

Tu comprends pourquoi le zéro déchet en entreprise, c’est plutôt logique ?

Si tu as lu le livre, te souviens-tu de ce passage ? Sinon, je t’encourage à le découvrir sans plus attendre !

3 benefices du zero dechet

Mais quels bénéfices trouve-t-on à réduire ses déchets ?

Le 1er, il est économique 🙂 On ne se rend pas compte, mais acheter du jetable encourage à acheter sans compter. Tandis qu’acheter du durable… c’est la clé pour réduire ses achats, et en même temps ses poubelles !

Le 2ème, c’est le gain de place : moins de poubelles, moins de stockage car on réduit ses objets avec le principe de l’économie circulaire (je t’en parle plus bas). Zéro déchet est synonyme de minimalisme.

Enfin, il y a la baisse de son impact environnemental, que je te détaille dans l’article sur la pollution liée aux déchets.

Reduire a la source, comment faire ?

Trouver des alternatives durables aux objets jetables

Dans mon ancienne société, on commandait des stylos en grande quantité pour les collaborateurs. Le souci ? L’encre séchait très vite. Ceux qui étaient stockés devenaient inutilisables, et ils n’étaient pas recyclés.

Il existe pourtant des solutions à plus long terme : le stylo à plume rechargeable est le must (avec un contenant en verre pour l’encre, une plume en métal), les stylos rechargeables (moins de plastique jeté), les crayons à papier… En termes de prix et de déchets, tout est réduit !

Comment faire pour trouver des solutions zéro déchet ? Il suffit de réfléchir, pour chaque objet acheté, à une alternative qui va durer plus longtemps :

  • avoir sa tasse au lieu d’un gobelet en plastique,
  • apporter ses propres couverts pour le midi plutôt que d’utiliser ceux en plastique du snack (on peut se préparer son petit kit repas maison),
  • utiliser des trombones plutôt que des agrafes,
  • des crayons de couleur au lieu de surligneurs, ou bien des versions rechargeables,
  • des piles solaires et rechargeables…

Certes, c’est un peu de temps perdu à réfléchir au début, pour en gagner par la suite. Cela vous évitera de renouveler sans arrêt vos commandes.

Pour info, les matériaux les plus durables et sains sont le verre, la terre cuite, le bois, le bambou, le rotin, le tissu (lin, chanvre, lyocell/tencell ou coton bio par exemple), l’acier, l’inox et la fonte naturelle.

Acheter sans emballages

Quand on souhaite réduire ses déchets, on réalise vite que la plupart proviennent des emballages : plastiques, cartons, métaux… il y en a partout !

Acheter en vrac et sans emballages est donc une deuxième solution pour éviter les déchets. Si ce n’est pas possible, on se tournera vers des contenants réutilisables, consignés ou en gros. Puis dans un second temps, vers des emballages recyclables ou biodégradables.

Il est par exemple possible d’acheter des stylos et des carnets en vrac. Il ne faut pas hésiter à en faire la demande lors de tes achats auprès des fournisseurs, en expliquant ta démarche environnementale.

Ainsi, j’ai rencontré une commerçante qui faisait des commandes de farine dans de très grands contenants qui étaient consignés et qu’elle remettait au livreur la semaine suivante.

Réutiliser, réemployer

Réduire ses déchets, cela passe aussi par réutiliser ce que l’on possède déjà. Quand l’usage est différent de celui initial, par exemple, des palettes de stockage utilisées pour fabriquer des meubles, on parle de réemploi (ou parfois d’upcycling). C’est ce qu’on appelle aussi l’économie circulaire.

Je pense par exemple au papier et aux cartons, qui représentent les 3/4 des déchets en entreprise. Si on ne peut pas réduire leur utilisation, on peut leur trouver un nouvel usage : en faire du brouillon, stocker du matériel…

La réutilisation ne sera pas illimitée mais elle permettra de réduire les quantités utilisées, par le principe de la « seconde vie ».

Pour la petite histoire, quand je partais de mes précédents emplois, j’emportais à chaque fois les brouillons non utilisés et mis de côté. Cela fait donc plusieurs années que je n’ai pas acheté de papier à la maison, puisque j’écris encore sur des anciens brouillons (je retrouve même des anciennes versions de mon mémoire de master ^^).

Une autre manière de prolonger la vie des objets : les faire réparer quand ils ne fonctionnent plus.

Si tu connais d’autres astuces, partage-les en commentaire !

Donner et vendre

Un objet qui n’a plus d’usage pour nous pourra sûrement servir à quelqu’un d’autre.

Bien des associations récupèrent des dons d’objets, tout comme les services publics ou de santé tels que les écoles (papeterie), les bibliothèques, les maisons médicales (vieux magazines), les crèches (jouets)…

Sans compter que faire des dons redore l’image de l’entreprise. Et les dons en nature donnent aussi accès aux crédits d’impôts (plus d’infos sur le site Legifiscal).

Entre collègues aussi, on peut s’échanger ou se donner des objets de bureau. Ce que vous cherchez est parfois dans les placards de quelqu’un d’autre.

L’entreprise peut aussi revendre du matériel sur des sites spécialisés (Agriaffaires pour le matériel agricole, Enchères-domaine pour les biens des administrations…), plutôt que de le déposer en déchetterie. C’est encore mieux, puisque l’on récupère de l’argent !

Les déchets alimentaires au compost

Enfin, que tu sois dans un secteur d’activité alimentaire ou non, il faut savoir que beaucoup de déchets alimentaires (et certains non alimentaires également) se compostent.

Pour cela, il faut, soit installer un composteur collectif près de l’entreprise (ou du restaurant d’entreprise), soit se renseigner si une collecte de ce type de déchets existe dans ta localité.

Le compost produit pourra être donné ou revendu pour ravir les jardiniers (ou laissé sur place).

Attention, tout ne se composte pas ! On évite la viande et le poisson (pour éviter les petites bêtes carnivores), les peaux d’agrumes, les mauvaises herbes (qui vont en profiter pour proliférer), les noyaux, les cendres…

Par contre, on peut y déposer toutes les épluchures et restes de légumes, fruits, marcs de café, sachets de thé (cafés et restaurants), journaux en noir et blanc, fleurs (fleuristes), pains (boulangers), coquilles d’œufs, déchets de jardin (jardineries), produits laitiers, cheveux (coiffeuses), feuilles mortes, tontes (voirie)

Il y a des règles si vous souhaitez faire du bon compost : veillez à alterner déchets bruns et verts, humidifier… Elles sont disponibles sur le net. Pour ma part, je me contente de mettre dans le compost et de remuer de temps à autre. Et il ne dépasse jamais la moitié du composteur ainsi.

Warning : certains produits sont dits biodégradables (se dégradant naturellement), mais il faut bien faire attention que ce soit le cas (en combien de temps, et de quelle manière). Sinon, techniquement, le plastique est biodégradable… au bout de centaines d’années.

Tu as maintenant toutes les clés en main pour réduire les déchets de ton entreprise. Ces règles (réduire jetable et emballages, réutiliser, réemployer, donner, vendre, composter) sont très simples à insérer dans tes habitudes au quotidien et elles s’appliquent aussi très bien chez toi 😉

Je te propose à présent un petit challenge :

Analysez, toi ou ton équipe, ce qui se trouve dans vos poubelles : types de déchets (plastique, métal), quantités, recyclables ou non, déchets dangereux…

>> Lesquels pourriez-vous simplement remplacer par des alternatives durables, acheter en vrac, ou encore dans de grands contenants consignés ?

Après avoir appliqué cet exercice, il vous restera des déchets « irréductibles ». La dernière étape, dont je ne t’ai pas encore parlé, consistera à bien les recycler, pour prolonger encore un peu plus leur vie.

Pour aller plus loin, ton entreprise peut même demander un audit auprès de spécialistes sur le tri de vos différentes filières.

J’ai hâte que tu me partages vos idées zéro déchet en commentaire !

Sources : https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/dechets_chiffres_cles_edition_2020_010692.pdf

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