Connais-tu le livre « Le potager du paresseux » de Didier Helmstetter ?
Cet ouvrage raconte les pérégrinations d’un Alsacien agronome pour trouver le meilleur moyen de faire pousser des mètres de potager, sans se fatiguer.
Dans la lignée de la slow life, prônée de plus en plus dans le milieu entrepreneurial, cette réflexion introduit une notion que nous recherchons tous : comment créer de la richesse sans dépenser trop d’énergie et, surtout, en prenant même le temps (ce qui, à mon sens, va encore plus loin dans la mise en pratique).
C’est alors qu’a émergée dans mon esprit cette question que beaucoup d’autres se posent sur les réseaux sociaux et en webinaires : comment faire tourner une entreprise en ne branlant rien ?
Comment atteindre ses objectifs sans dépenser trop d’énergie ? Étant moi-même adepte depuis la naissance du « en faire le moins possible, et, si possible, que ce qui reste à faire soit plaisant », j’adhère totalement à cette idée d’essentialisme et de minimalisme. Et c’est aussi pourquoi la solution semblait assez évidente.
J’en suis arrivée à la conclusion (que vous pourrez compléter avec les réflexions d’autres entrepreneur.es sur le sujet) qu’une seule règle est à retenir quand nous lançons une entreprise : tout est affaire de relations.
Dans chaque écosystème qui se développe, tout est affaire de relations. L’entrepreneuriat n’échappe pas à cette règle naturelle, de même que le monde du travail dans son ensemble. Cela porte même déjà plusieurs noms : piston, recommandations, gravir les échelons.
Pourquoi, alors, si c’est si simple, certains galèrent longtemps ?
Je te propose de faire le point sur le sujet en profondeur dans cet article 🙂
Hypothese n°1 :
👉 On n’est pas tous à l’aise avec le fait de créer des relations.
À cela plusieurs raisons dont les principales rencontrées sont souvent :
Manque de confiance en soi et d’estime de soi
Peur du regard des autres et de leur jugement
Peur d’être rejeté.e et de ne rien valoir (en somme, de trouver des preuves qui valident ce qu’on pense déjà de soi-même ou ce que quelqu’un qu’on a connu enfant a pu nous faire sentir)
Toutes ces problématiques sont très intéressantes à travailler en coaching, notamment pour les déblocages profonds qu’elles peuvent provoquer. Cela permet encore une fois de constater que la seule personne qui nous empêche d’être et de faire ce que l’on veut, c’est tout simplement nous-mêmes.
A contrario, quelqu’un de très sûr de lui, peu concerné par la peur du regard des autres, aura tendance à aller plus rapidement de l’avant que quelqu’un qui pense d’avance que c’est foutu.
Pourquoi ne pas faire tout simplement tout seul
Avancer seul, c’est possible. Mais, dans cette configuration (on apprend à faire et on fait), on réalise alors seulement des choses pour soi.
La construction de sa propre entreprise vient certes de soi. ON entreprend.
Mais pour la développer, il faudra bien qu’à un moment donné un écosystème se déploie autour d’elle.
Ces ramifications vont l’alimenter, nous permettant de nous économiser en temps et en énergie (du simple feedback client à la délégation) tout en s’assurant qu’elle grandisse.
Le système entier ne repose plus seulement sur nous. Tout comme d’ailleurs le système entier ne devrait pas se reposer uniquement sur les clients.
Une entreprise dépend donc, dans sa finalité, de toutes sortes de relations qui y sont rattachées (clients, prescripteurs, partenaires, associés, salariés…).
Lorsqu’un écosystème est viable, c’est que les rouages interdépendants travaillent en bonne intelligence. Pas forcément qu’ils abattent plus de boulot, mais que chacun se trouve à la place qui lui convient le mieux.
Pour une entreprise dédiée à la paresse, il serait par exemple presque bien aisé d’aller chercher des partenaires en affaires, des prescripteurs. Bref, de se focaliser sur comment développer ses relations plutôt que (ou pas seulement) ses outils. Comment créer et fidéliser un lien.
Nous + tous ceux qui le veulent
Prenons quelques exemples pour imager tout cela (les prénoms ont été changés par souci d’anonymat) :
- Alice : ses relations premières sont beaucoup venues de formations qu’elle a enchaîné depuis des années, d’abord pour assouvir sa curiosité et pour son plaisir. Jusqu’à celle qui lui a permis de lancer son activité, et dans laquelle elle a d’ailleurs été recrutée. Ses premières clientes sont des collègues de formation.
⭐️ Par la suite, elle a démontré son intérêt et sa passion pour une branche + a donné son avis sur ses apprentissages et expériences + s’est expertisée dans son domaine, ce qui lui a attiré d’autres clientes.
- Fiona : après quelques formations passion, elle a organisé des sommets virtuels en invitant des personnes qu’elle admirait sur une thématique qui la faisait vibrer. Elle s’est faite suivre par les communautés de ces différentes personnes, tout en se faisant découvrir via la pub Facebook.
⭐️ Lors de ces événements, elle a kiffé chaque instant et s’est sentie portée par le format. Les personnes présentes ont donc fortement matché avec sa personnalité.
- Clotilde : elle a trouvé ses premiers clients via ses amis et sa première formation de reconversion, grâce à une idée très innovante et recherchée.
⭐️ Pour cela, elle a créé son activité à partir d’une envie personnelle qui a rencontré preneur.es. Sa qualité d’écoute et son sourire a fait le reste, ainsi que sa rigueur et son sérieux dans ses prestations (sa personnalité, en somme).
- Moi : j’ai trouvé mes premières clientes dans mon entourage pro et perso, via des formations, des connaissances de connaissances.
⭐️ Les retours de mes clientes : je mets de l’humain et de la personnalisation dans des domaines qui parlent peu à des personnes tournées vers l’autre (c’est dans ma personnalité, je n’aime pas faire de généralités), ma générosité envers elles, mon écoute et ma bienveillance dans nos relations.
Je pourrais poursuivre encore longtemps (et je t’invite à faire l’exercice pour toi). Tu le vois, à chaque fois, l’équation c’est : une partie qui vient de toi + une partie qui vient des autres.
La partie qui vient de toi, tu n’as presque pas besoin de la travailler : c’est tout simplement d’oser être toi, de ne pas avoir peur de t’exprimer et de kiffer ce que tu fais (l’alignement et l’authenticité).
La 2ème partie, ce sont les opportunités de développement qui vont venir des autres : ceux qui t’entourent, ceux qui viennent à toi pour tout ce que tu es et ce que tu fais, mais aussi ceux avec qui toi tu aimes t’entourer.
Etre soi : le "seul" travail de la paresseuse
Être soi, facile à dire. C’est peut-être ce que tu te dis. Surtout si, comme moi, tu es plutôt introverti.e. Mais rassure-toi : ce n’est pas une excuse pour ne pas être naturel.le et toi-même.
Sois toi-même dans tes réseaux sociaux. Sois toi-même dans la vraie vie.
Prends ta position de leader dans n’importe quelle relation humaine.
Ceux qui viendront à toi sont ceux avec qui tu aimeras passer du temps. Tu te créeras ainsi, si ce n’est déjà le cas, un réseau riche en qualité (et pas forcément en quantité 😉) sur lequel tu pourras t’appuyer pour les fondations de ton entreprise.
Les seules raisons qui t’empêcheront de l’être viendront très probablement de peurs comme celles évoquées plus haut. Tu peux te pencher sur le sujet lors d’une séance de coaching pour aller creuser le blocage et le lever grâce à une méthode professionnelle.
Astuce pour developper ton ecosysteme d'entreprise
Ose leur parler de ce que tu fais sous différents aspects. Exemples :
« Je suis coach et consultante en stratégies et communication pour les entrepreneurs écologiquement engagés. » (rôle)
« J’accompagne les entreprises écologiques à se développer » (mission)
Ce que tu fais. Comment. Quels sont tes services. Comment tu as développé ton expertise. Pourquoi tu t’intéresses à cette thématique. Pour qui. Pour quels bénéfices. Pour quelles problématiques.
Entraîne-toi à pitcher ton activité (même si elle démarre). À force de le répéter à voix haute, les choses viendront toutes seules.
Si tu sens que tu n’es pas totalement à l’aise ou que quelque chose ne sonne pas forcément juste dans ton pitch de départ, c’est l’occasion de le faire évoluer jusqu’à ce que les notes soient bien placées. Et que tu le vibres tellement que tes interlocuteurs le sentiront aussi.
Pour tous.tes les entrepreneur.es paresseux.ses, le seul mot d’ordre serait donc : oser vous exprimer pour créer des relations bénéfiques à votre entreprise.
Convaincu.e ou non par cette façon d’envisager l’entrepreneuriat en mode slow (et un chouïa permaculture) ?
Laisse-moi un commentaire en bas de cet article, je serais plus que ravie d’échanger avec toi sur le sujet !